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5.  Un manque de valorisation de la fonction contrôle


                  Les agents et organes de contrôle effectuent leur mission selon les moyens disponibles.  Cette
                  précarité  des  moyens  d’action  entraine  une  baisse  du  nombre  de  contrôles  effectués.  Par
                  ailleurs, les suites données aux résultats des contrôles effectués, et principalement le manque
                  d’effectivité des sanctions, s’ajoutent aux causes de la démotivation des agents.


                  L’impunité en enlevant l’effet dissuasif que devrait avoir les contrôles, rend ceux-ci par la même
                  occasion plus fastidieux en ce qu’elle encourage les délinquants, accroissant ainsi le volume de
                  travail.

                  De plus, la question de l’impunité engendre la problématique relative au recouvrement des
                  fonds détournés. Outre l’acquittement des personnes poursuivies, pour détournement de fonds
                  publics en particulier, il faut signaler la problématique qui s’ensuit dans la plupart des cas qui
                  est celle de recouvrement des fonds dont la caisse publique a été délestée.

                  En cas de relaxe ou d’acquittement, le principe selon lequel « le pénal tient le civil en l’état »
                  dissout la responsabilité pécuniaire de l’auteur présumé.


                  Pourtant, en matière de bonne gouvernance, il s’avère primordial que le déséquilibre subi par
                  la caisse de l’État mérite d’être réparé. Ainsi pour une meilleure efficacité des fonctions de
                  contrôle  il  est  important  d’inclure  des  stratégies  tendant  à  l’effectivité  des  sanctions  mais
                  surtout permettant d’assurer la réparation des préjudices de l’État.

                  Dans l’optique de pérenniser l’amélioration de la bonne gouvernance, il s’avère nécessaire de
                  déployer des moyens d’action adéquats aux organes de contrôle.

                  Force  est  de  constater  également  qu’en  dehors  de  la  Cour  des  comptes,  du  contrôle
                  parlementaire et des autres organes à vocation nationale ou sectorielle, le recours aux auditeurs
                  indépendants est très rare.


                  6.  Un système d'évaluation des politiques publiques peu efficace

                  Les partenaires techniques et financiers ainsi que les populations sont insuffisamment impliqués
                  dans  l’évaluation  des  politiques  publiques  d’une  part,  et  d’autre  part,  les  structures
                  administratives chargées de cette mission ne sont pas suffisamment outillées. Dans la situation
                  actuelle, le constat est qu'il n'existe pas de structure responsable de l'évaluation des politiques
                  publiques, en dehors de la compétence d’attribution reconnue à la Cour des Comptes et de la
                  Commission  parlementaire  mise  en  place  récemment  par  l’Assemblée  Nationale.  Les
                  évaluations internes menées par les projets et programmes ne sont pas largement partagées
                  par  tous  les  acteurs,  ce  qui  ne  permet  pas  de  corriger  les  approches  peu  efficaces  ou  de
                  vulgariser les meilleures pratiques.


                  3.2.3.  La gestion des ressources humaines publiques

                  Dans le domaine de la gestion des ressources humaines de l’État, de profondes réformes ont été
                  entreprises. Les avancées suivantes peuvent être retenues à titre d’exemples :



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