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à la fois aux niveaux de l’État, de la ville, de l’entreprise, de l’ordre mondial, il est désormais
question de gouvernance locale, de gouvernance urbaine, de gouvernance d’entreprise, de
gouvernance de l’emploi, de gouvernance mondiale … ou de gouvernance multi-niveaux, pour
ne citer que les notions les plus fréquemment étudiées à l’heure actuelle. ».
Pour Agnès Pouillaude, la « bonne » gouvernance est un nouveau modèle de développement
dont l’élaboration s’est faite au cours des années 1990, lorsque les politiques d’ajustement sont
apparues insuffisantes pour restaurer la croissance. « D’abord présentée d’un point de vue
techniciste par la Banque Mondiale, comme une meilleure gestion des ressources budgétaires
afin de relancer les réformes de la Fonction publique et de l’appareil étatique, la gouvernance a
trouvé une extension particulière dans la gouvernance démocratique. Cette dernière insiste sur
l’importance de la légitimité du gouvernement et de son ouverture sur la société civile, afin que
les leaders politiques répondent mieux aux besoins et aux attentes des populations, la
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démocratie soutenant le développement socio-économique. »
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Cheikh NDIAYE dans « La gouvernance : État des lieux et controverses conceptuelles » indique
que la gouvernance conçue comme un mode de gestion du pouvoir, renvoie, ainsi qu'il apparaît,
à « une acception spécifique des relations entre gouvernants et gouvernés ; donc à
l'organisation de l'État, de la société et de l'économie. Cependant, la problématique de la
gouvernance ainsi que son évaluation pose en tout premier lieu l'exigence d'une définition
heuristique du concept lui-même. Il convient à cet effet de relever que le terme gouvernance
est relativement récent, même si la réalité qu'il désigne est aussi ancienne que les modes
d'organisation et de gestion du pouvoir et des sociétés humaines ».
James Rosenau et Otto Czempiel, soutiennent l’idée que les gouvernements en tant qu’organes
institutionnels hiérarchisés n’ont plus le monopole des mécanismes de contrôle et de gestion
des affaires publiques. Il définit la gouvernance comme « un ensemble de mécanismes de
régulation dans une sphère d’activités, qui fonctionnent même s’ils n’émanent pas d’une
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autorité officielle »
Dans une approche privilégiant la subsidiarité, le partenariat ou la régulation, Eric BAIL au nom
de la Commission Européenne définit la bonne gouvernance comme « La somme des voies et
moyens à travers lesquels les individus et les institutions, publiques ou privées, gèrent leurs
affaires communes. Il s'agit d'un processus continu grâce auquel les divers intérêts en conflit
peuvent être arbitrés et une action coopérative menée à bien. Ceci inclut les institutions
formelles et les régimes chargés de mettre en application les décisions, ainsi que les
3 Agnès Pouillaude, La bonne gouvernance, dernier né des modèles de développement. Aperçu de la Mauritanie, Centre
d’économie du développement Université Montesquieu-Bordeaux IV – France.
4 Laboratoire de Recherche sur l'Industrie et l'Innovation Université du Littoral Côte d'Opale, février 2008
5 J. Rosenau et E.-O. Czempiel, Governance without Government : Order and change in world Politics ; cambridge ; Cambridge
Univesity Press,1992
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