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ETAT DES LIEUX DE LA GOUVERNANCE
Le diagnostic rigoureux, exhaustif et actualisé de l’état de la gouvernance à Madagascar a été
réalisé à travers des consultations et entretiens stratégiques avec des décideurs dans les
institutions et ministères ou des focus groups avec des personnes –clé dans les administrations
centrales et régionales ainsi qu’à travers des consultations publiques multi- acteurs menées à
Toliara, Toamasina et Antananarivo sous forme d’ateliers régionaux.
Cette revue de la gouvernance s’est intéressée au cadrage juridique et institutionnel et aux
dimensions administrative, économique, locale et politique.
Le cadrage juridique et institutionnel de la gouvernance
L’analyse du cadrage juridique et institutionnel de la gouvernance révèle un arsenal juridique
prolixe et une multiplicité d’institutions.
Le dispositif juridique est marqué par un train de lois adoptées depuis 2003 et qui poursuivit
son chemin.
Le constat général est que ce dispositif a contribué à l’instauration de l’État de droit, à l’ancrage
des institutions républicaines et à asseoir un environnement propice à l’action des différents
piliers du Système d’intégrité.
Mais force est de reconnaitre que ce dispositif renferme des déficits qui se cristallisent dans
l’inapplication des textes existants et dans un vide juridique concernant certains secteurs
stratégiques.
L’analyse structurelle du dispositif institutionnel interroge sur la logique de la succession de la
création des organismes et institutions qui a abouti à une architecture institutionnelle
surabondante et une dispersion de moyens d’action.
Le cloisonnement des activités des différentes entités les prive de la synergie qui pourrait
résulter de leur collaboration ordonnée et régulière.
La gouvernance administrative
Malgré les efforts de modernisation, l’administration malagasy comme celle de la plupart des
pays africains « ne brillent ni par la qualité des services, ni par la qualité des relations avec leurs
clientèles, encore moins par l’intégrité morale et l’efficacité des agents publics ». Il en est ainsi
de la relation « gouvernant et gouverné » administration et administré qui continue à prévaloir
dans les rapports entre l’administration et ses usagers. Or la seule raison d’être de
l’administration est de servir le citoyen.
L’offre de service public est altérée par de multiples déficits et dysfonctionnements. Les
principaux déficits de la qualité du service public s’observent à travers la qualité de l’accueil, les
difficultés d’accès au service public, le clientélisme et le favoritisme, le manque
d’éthique professionnelle et le corporatisme exacerbé, le difficile accès à l’information et à la
documentation administrative, l’absence de normes de référence et de démarche qualité pour
la fourniture du service aux usagers dans plusieurs domaines.
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