Dans sa mission de promotion de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit, le Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité travaille en collaboration avec toutes les entités, à chacune de s’y mettre, d’où la nécessité d’une synergie d’action. Pour y répondre, le CSI a participé au séminaire annuel de la société civile, les 20 et 21 octobre 2016 au Motel Anosy. Ledit séminaire est organisé par le Service de Coopération et d’Actions Culturelles (SCAC) de l’Ambassade de France. Le thème de cette année porte sur un questionnement : « MALAGASY, TOUS CITOYENS ? ».
Non seulement le séminaire met en réseau des OSCs et permet de s’échanger des expériences et de plaidoyer mais aussi afin de répondre à la dimension multisectorielle de la citoyenneté. En effet, environ 90 OSCs et une centaine de représentants des ministères, des administrations, des collectivités territoriales, des partenaires techniques et financiers et des instituts de recherche ont assisté aux séances plénières. Des exposés et travaux de groupe se sont alternés.
Exposés et table ronde :
- La perception de la citoyenneté, les enseignements de l’Afro-baromètre
- Approche historique et anthropologique de la citoyenneté à Madagascar
- Les bénéfices de l’exercice de la citoyenneté pour une meilleure insertion sociale, le mieux vivre ensemble et le développement de Madagascar
- Présentation d’initiatives pour la citoyenneté
Travaux de groupe sur les partages d’expériences et définition de principes d’actions communs pour œuvrer pour la citoyenneté à Madagascar.
A l’issue de ces travaux de groupe et les questions-débats ainsi que les réactions après la projection d’un micro-trottoir sur la citoyenneté, il a été largement évoqué la forte méconnaissance des citoyens de leurs droits fondamentaux en tant que citoyen. Le droit souvent soulevé porte sur le droit de vote, les élections.
Une confusion entre nationalité et citoyenneté a été mise en exergue dans la projection de micro-trottoir, effectué sur des personnes issues de couches sociales diverses.
Le CSI a alors évoqué un autre droit fondamental, stipulé dans la Constitution de Madagascar, article 11 sur le droit à l’information : « Tout individu a droit à l’information. L’information sous toutes ses formes n’est soumise à aucune contrainte préalable, sauf celle portant atteinte à l’ordre public et aux bonnes mœurs.». S’informer auprès des journaux quotidiens ne suffit pas pour faire impliquer les citoyens dans les affaires publiques. De part leurs devoirs et obligations, l’Etat, l’Administration et les Autorités publiques doivent informer les citoyens en publiant de manière périodique les informations institutionnelles et documentaires.
Il a été alors fortement sollicitée voire exigée des actions concrètes et des mesures d’accompagnement telle que la mise en place de structure ou d’espace de dialogue permettant aux citoyens de discuter et de s’informer davantage et par la suite de pouvoir participer activement aux affaires publiques car « bien informés, les hommes sont des citoyens : mal informés, ils restent de simples sujets ». Ainsi, un citoyen informé et actif reflète un développement de la société et de son environnement.
Il est à rappeler que le CSI a initié depuis 2006 un projet sur l’Accès à l’information ayant comme objectif général l’adoption d’une loi sur l’accès à l’information et de faire inculquer la culture de la transparence et de la redevabilité : appui à la mise en place (création, amélioration) de structures de services d’information et de documentation. Cet objectif a été inséré dans le Plan de Mise en Oeuvre du Plan National de Développement, axe 1 « Gouvernance ». Mais bien qu’inculquer une véritable culture de la transparence à travers un accès large et gratuit des documents administratifs et officiels prend cependant du temps à s’implanter, cela ne se décrète pas par une simple adoption d’une loi, des mesures d’accompagnement s’imposent et devraient être soutenues par les Dirigeants et les décideurs dans chaque institution ministérielle.