Dans le cadre de la célébration de la Journée Africaine de Lutte contre la Corruption, une conférence-débat a été organisée au Ministère des Affaires étrangères le vendredi matin le 09 juillet 2021. Les panélistes étaient le Président du Conseil Consultatif  de l’Union Africaine sur la corruption, Jean-Louis Andriamifidy, la Présidente du Groupement des Femmes Entrepreneures de Madagascar, Fanja Razakaboana et la Directrice Exécutive de Transparency International Initiative Madagascar, Ketakandriana Rafitoson.

A l’ouverture officielle de la cérémonie, le Conseiller Politique Principal de l’Union Africaine, M. Jean Didier Missilou, représentant  le Chef de bureau de l’Union Africaine à Madagascar, a soulevé dans son intervention la « modernisation » des pratiques de corruption et la nécessité d’adaptation  des Nations en conséquence. Il a insisté sur le refus de la corruption pour plus de transparence et d’intégrité.

Sem le Ministre des Affaires étrangères, Djacoba Tehindrazanarivelo, quant à lui, a mis en exergue l’immensité des pertes financières en Afrique dues aux flux financiers illicites et la certitude que la lutte contre la corruption est un ciment de la paix sociale.

Au cours de la conférence-débat, Jean-Louis Andriamifidy a expliqué que seuls 10 Etats n’ont pas encore ratifié la Convention de l’Union Africaine sur la lutte contre la corruption. Il a également mis en lumière les articles de la convention qui peuvent aider chaque Etat membre pour plus d’efficacité dans la lutte contre la corruption, et a rappelé la position commune africaine sur la lutte contre les flux financiers illicites.

Fanja Razakaboana a parlé de la corruption qui se « professionnalise », qui devient culturelle et difficile à traquer. Cela fragilise le tissu économique et entraine des problèmes de compétitivité en ce qui concerne le secteur privé. Elle a préconisé la promotion d’un espace civique, la publication de données pertinentes, et une volonté réelle des dirigeants.

Ketakandriana Rafitoson a invité tout un chacun à ne pas banaliser la corruption, et à ne pas la considérer non plus comme un mal incurable, car la solution à la corruption n’est autre que la volonté. Comme pistes concrètes, elle a parlé de l’adoption et la mise en œuvre de la loi sur l’accès à l’information, la loi sur la protection des défenseurs des droits humains et des lanceurs d’alerte, la mise en place de l’Agence de Recouvrement des Avoirs Illicites et bien entendu, l’application de sanctions sévères pour les corrupteurs et les corrompus.

 

D’autres contributions de l’assistance ont enrichi le débat, comme l’existence de flux financiers importants qui quittent l’Afrique, dont la majeure partie est issue du secteur extractif, comprenant la filière or et diamant. Les membres du secteur privé ont également soulevé les plans d’action à court terme qu’il faudrait mettre en place dans la lutte contre la corruption. Quant au secteur public, les réflexions et questions ont porté sur la sensibilisation des membres des groupements économiques pour qu’ils ne soient pas les corrupteurs potentiels.

Les Chefs et les représentants des quatre institutions du Système Anti-Corruption ont successivement pris la parole au milieu du débat, pour apporter leurs réflexions sur les différentes actions menées par les quatre organes, et par rapport à la Convention de l’Union Africaine sur la lutte contre la corruption.