Actuellement, le CSI s’efforce de vulgariser les pratiques de bonne gouvernance jusque dans les communes, et a élaboré un petit manuel pour réaliser cette gageure. Celui-ci a été officiellement remis aux destinataires via leurs institutions de tutelle hier, au siège du CSI à Antaninarenina, en présence de représentants des organismes concernés.
Le Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité (CSI) est connu comme étant le nouveau nom du Conseil Supérieur de Lutte contre la Corruption (CSLC), l’organe qui a mis en place le Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO) en 2004, et le SAMIFIN en 2008.« Référentiel » est le titre de ce petit ouvrage de 22 pages, qui a pour sous-titre« Gouvernance locale à travers le contrôle de Légalité », ce qui est déjà tout un programme en ces temps où la gouvernance« bordélique » semble être la règle, et la corruption omniprésente. Ainsi, il était surtout hier question de contrôle de la légalité des actes administratifs et financiers, ce qui est le travail des préfets dans les régions, des chefs de districts et des délégués administratifs dans les communes urbaines et rurales, et également celui des tribunaux administratifs et financiers. Selon le général de division de gendarmerie Raveloharison Herilanto, président du CSI et spécialiste en administration et gestion publique hier, l’objectif en soi n’est pas la bonne gouvernance proprement dite, mais le développement issu d’une gestion saine et honnête de la société, c’est-à-dire celle des biens et des hommes. Féru de bonne gouvernance au point d’être parfois surnommé « M. Bonne Gouvernance », le général est passé de la lutte contre la corruption, mission première du CSI, à celle pour l’instauration de la bonne gouvernance car, selon lui, « l’intégrité ne se limite pas à lutter contre la corruption, elle vise à répandre une éthique au sein de la société, et en particulier à soumettre l’Etat au droit. La confiance du public naît de ce processus. »
Nirhy Lanto Andriamahazo, Coordonnateur général des organismes rattachés à la Présidence de la Transition l’a bien spécifié hier : « Ce Référentiel est un outil pour le changement ». Encore faudra-t-il que le prochain Président de la République soit un vrai homme de changement, et que le Référentiel ne soit pas ainsi jeté aux oubliettes. Probablement la principale crainte de beaucoup.
B.S.
La gazette de la grande ile