Mesurer la corruption sur la base de faits et non de perceptions.
Tsy miasa jamba rafozana intsony.
Afin de concrétiser la mise en œuvre de la MNC (Mesure Nationale de la Corruption), un atelier de collecte de données auprès des secteurs concernés (justice, système anti-corruption, environnement, santé, fonction publique….) s’est tenu les 25 et 26 novembre 2021 à l’hotel Combava. La Mesure Nationale de la Corruption (MNC) est un outil de collecte et de suivi-évaluation des données sur la corruption, qui tient compte des réalités et du contexte national.
La « Lutte contre la corruption avec tolérance zéro » figure parmi les treize axes stratégiques de réforme de la Politique Générale de l’État (PGE), et l’Objectif de Développement Durable des Nations Unies (ODD n°16). C ’est un engagement essentiel de l’État malagasy en tant que condition de réussite de l’émergence du développement économique et social du pays.
La loi n°2016-020 du 22 août 2016 sur la lutte contre la corruption, en son article 41, dispose que le Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité (CSI) est en charge de l’évaluation du système de lutte contre la corruption, ainsi que de l’appui et conseil des organismes publics et privés. En application de ce mandat et afin de compléter la lecture des indices internationaux, le CSI a commandité une étude en 2019 avec l’appui du projet « Ny Fanjakana ho an’ny Daholobe » (NFD) financé par l’Union Européenne portant définition d’une Mesure Nationale de la Corruption dans les neuf (9) secteurs prioritaires de la Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption (SNLCC).
Il s’agit d’un outil d’aide à la décision basé sur des données factuelles, prenant en compte les vécus et les perceptions, répondant aux exigences des articles 5, al.3 et 61 de la Convention des Nations-Unies contre la Corruption (CNUCC).
MNC : Promouvoir la culture de l’évaluation orientée vers le développement
Promouvoir la culture d’évaluation est donc nécessaire et la MNC décortique les indicateurs nationaux pour pouvoir procéder à des analyses débouchant sur des recommandations en vue de réformes et faire remonter les scores internationaux.
Le but ultime est de faire un bilan de l’administration , afin d’en détecter les failles et les bonnes pratiques. La MNC permet de dépasser la fragmentation des informations relatives à la bonne gouvernance et à la lutte contre la corruption pour avoir une information complète. L’action collective des divers acteurs aboutit à un système d’évaluation national et exhaustif contribuant à l’atteinte des ODD et de l’agenda 2030.
L’atelier a permis de dresser un état de la situation de départ, sur la base de référentiels élaborés par un consultant international. Les secteurs concernés procèdent eux-même à l’arrêtage des indicateurs qui les concernent, avec l’encadrement du CSI et de l’INSTAT. La mise en œuvre de l’outil s’effectue à travers une démarche participative et inclusive, permettant les discussions et échanges techniques entre les acteurs. L’INSTAT accompagne l’opérationnalisation de l’outil, à travers l’apport de son expertise en matière statistique pour la collecte et l’exploitation de données.
Il s’agit d’un outil innovant, favorisant une culture d’évaluation faisant appel à l’engagement et à l’adhésion des acteurs. Les informations seront digitalisées afin de faciliter leur interprétation pour faire ressortir les réformes ou les dégradations au sein de l’administration. La MNC est à la fois un outil d’accès à l’information et un outil de participation citoyenne pour rétablir la confiance des citoyens envers l’administration.
Si vous avez des questions, veuillez contacter :
Directeur du suivi et évaluation du CSI (Navalona Rakotozanany : dse@csi.gov.mg