Tous les pays sont confrontés à la corruption, certains choisissent de laisser faire mais la tendance mondiale est désormais de la placer au premier plan des préoccupations publiques. Pourquoi ?

Longtemps considérée comme inéluctable, la corruption apparaît de plus en plus comme un sous- produit de la faiblesse de l’Etat. Si l’on admet que la tendance naturelle de l’homme en société est de rechercher le meilleur pour lui-même, il est tout aussi naturel que les sociétés organisées veillent à ce que ce « bien pour soi-même » ne devienne pas un mal pour tout le monde.

Or la corruption, qui signifie littéralement « destruction», affaiblit le corps social en détournant son investissement humain et financier, sapant ainsi les fondements de la vie économique et politique. Dans les cas extrêmes, c’est la société elle-même qui se délite.

On objectera que c’est affaire de comportement individuel et d’éducation. Certes, mais arrivée au point critique où elle handicape l’avenir d’un pays, la corruption doit être traitée à l’égal des grand maux tels que la guerre, la famine, le terrorisme, le SIDA etc.

La corruption pose de nombreux défis, dont les plus cruciaux touchent à la qualité des relations entre les citoyens et l’Etat. En effet, il ne suffit pas que l’Etat soit efficace, il faut aussi qu’il soit intègre.

Parmi les défis qui attendent les acteurs principaux de la lutte contre la corruption, on peut recenser l’endurance et la perspicacité.

Après un départ de la lutte dans des conditions acceptables, le plus dur reste à faire : rester dans la bonne direction et progresser avec sérénité sans confondre vitesse et précipitation. Dans cette lutte, le vieil adage « le chemin le plus long est souvent le plus court » s’applique parfaitement.

Il convient de garder à l’esprit que la plupart des échecs dans les entreprises de lutte nationale contre la corruption sont engendrés par l’impatience des acteurs de tous bords.

La maîtrise de la corruption devient sans aucun doute un enjeu politique majeur. Les gouvernants veulent rapidement bénéficier des résultats de leurs investissements et la population veut voir la corruption disparaître et obtenir ainsi un service public digne de ce nom.

Le CSLCC doit gérer ces attentes sur le court terme tout en visant un changement drastique sur le long terme. Il s’agit, pendant la période de démarrage, de rendre la lutte contre la corruption pérenne et soutenue en réunissant les conditions de succès et en rendant propice l’environnement.

Le but du CSLCC est d’améliorer constamment la performance de Madagascar par rapport aux indicateurs internationaux et nationaux.

A l’international, l’avancée se mesurera par rapport à l’index (IPC) de Transparency International de 3,1/10 en 2004, projeté à 4,6 en 2007 et à l’Indicateur de Gouvernance de la Banque Mondiale sur le contrôle de la corruption, de +0,14 en 2002, projeté à +0,5 en 2007.

Le présent rapport décrit les activités du CSLCC durant la période allant de septembre 2003 à décembre 2004.