Les institutions
Le CSI se situe au cœur du système anti-corruption (SAC), de
par son statut et son rôle dans le développement d’une stratégie nationale.
Commencée en 2003 par le Conseil Supérieur de Lutte contre la Corruption, la
stratégie adoptée en 2004 a été révisée en profondeur en 2016. Les organes
dédiés – le BIANCO, le SAMIFIN (service de renseignements financiers) et le
Pôle Anti-Corruption (juridiction spécialisée) – couvrent tous les
aspects : prévention, éducation, répression.
Un Comité Stratégique de Pilotage a été instauré an février
2016, réunissant les organes en question ainsi que le Ministre de la Justice et
le Ministre en charge des Finances.
Par ailleurs, la relation de cause à effet entre la mauvaise
gouvernance et la corruption est connue de longue date, ce qui justifie le
programme de gouvernance publique décrit dans ce rapport.
Des progrès mais aussi des échecs
La stagnation des indices internationaux en la matière
(indice de perception de la corruption de Transparency International, indice de
gouvernance en Afrique de Mo Ibrahim, indice d’Afrobaromètre) nous oblige à une
analyse critique des choix et des conditions de cette lutte. Le rapport
s’attache à décrire les initiatives prises pour mesurer les progrès et les
échecs.
En 2018, le SAC a enregistré des progrès par la mise en
place du premier pôle anti-corruption à Antananarivo et l’adoption de la loi
sur lutte sur le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Cependant, la loi sur le recouvrement des avoirs illicites s’est heurtée à la
réticence de l’Assemblée Nationale, faisant peser sur Madagascar le risque
d’une sanction internationale. Si ces progrès reflètent en partie les efforts
consentis, les échecs révèlent que la lutte contre la corruption évolue dans un
contexte incertain.
Un cycle électoral délicat
L’année 2018 a vu les aléas auxquels le pays est soumis à chaque période d’élections : rivalités politiques exacerbées, remises en cause des textes, irruptions populaires, circulation de masses d’argent inhabituelles, épisodes violents, agressivité médiatique. Tous ces phénomènes ne sont certes pas nouveaux mais mettent à mal le SAC. L’exigence de solidarité et de cohérence n’en est que plus nécessaire.