La finalité d’une entreprise étant de maximiser son profit, il semble a priori délicat de définir une éthique des affaires. Cependant, à y regarder de plus près, on s’aperçoit que l’entreprise ne peut prospérer que dans un environnement porteur. Elle trouve donc son intérêt, et nous aussi, à ce que cet environnement soit le plus sain possible. Nous parlons bien-sûr ici du secteur formel…
La crise politique que vit Madagascar depuis quatre ans a porté gravement atteinte au secteur privé et a détruit de nombreux emplois. Des secteurs entiers échappent à tout contrôle, comme le secteur forestier. D’une manière générale, les entreprises – comme les citoyens – ressentent cette crise comme
une menace pour leur survie. Il est temps – dans la perspective d’un règlement pacifique de celle-ci – de penser l’avenir en termes de réformes visant à structurer la gouvernance économique.
Les principaux soucis du secteur privé dans ses relations avec l’Etat, mais également dans ses relations internes, concernent la fiscalité, les conflits d’intérêts, les fraudes, les irrégularités dans les contrats, les délits d’initiés et le blanchiment d’argent etc.
La notion d’entreprise responsable devrait également se répandre en diffusant la culture du respect des réglementations. Parmi les questions à débattre, signalons la transparence, pour donner les mêmes chances à toutes les entreprises. On pourrait, par exemple, améliorer le registre du commerce et des services en y ajoutant des données sur les activités (chiffre d‘affaires, types de produits etc.).
Mais aussi établir une base de données sur les importations (logée à l’INSTAT ?) fournissant des informations sur les quantités, les prix, la distribution etc. D’autres initiatives pourraient être prises, telle que la mise en oeuvre de la loi sur la concurrence (décret d’application, évaluation d’impact). L’assainissement du paysage économique de Madagascar – parallèlement au paysage politique – demandera un effort partagé et continu. Le présent numéro traite ainsi des contours d’une nouvelle éthique des affaires.